« Il y a bel et bien deux bases françaises au Bénin et nous avons des preuves », lance Ibrahim Traoré ce 11 juillet. Après le Niger, le Burkina Faso affirme également que le Bénin héberge des bases militaires françaises sur son territoire.
Après la démonstration de force de ce weekend qui a vu la transition de l’Alliance des États du Sahel vers une Confédération, le capitaine Ibrahim Traoré a retrouvé les siens à Ouagadougou. Lors d’un discours prononcé dans la capitale du Faso, le président burkinabè a désigné nommément des pays sous-régionaux, auxquels sont prêtées des visées déstabilisatrices à l’encontre du Burkina Faso et des pays de la Confédération des États du Sahel.
Le président de Transition burkinabè, reconduit en mai dernier chef d’État pour une durée de cinq ans (à compter du 2 juillet), a d’abord mentionné la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara avec qui les relations sont notoirement houleuses. « Il y a bel et bien à Abidjan, un centre des opérations pour déstabiliser le Burkina Faso », a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi, des accusations déjà formulées à l’égard de ce pays voisin.
Passant de la Côte d’Ivoire au Bénin, Ibrahim Traoré a également estimé que le pays ne jouait pas franc jeu. « Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de base française dirigée contre nous. Il y a bel et bien deux bases françaises au Bénin et nous avons les preuves sous la main », où son entraînés des terroristes, a affirmé le président burkinabè. Avec ces déclarations, Ibrahim Traoré appuie celles du CNSP nigérien lequel avance également que le Bénin abrite des bases militaires françaises, toutefois estimées par Niamey au nombre de 5. Rappelons que les autorités militaires nigériennes en ont fait la cause principale de la fermeture de leur frontière avec le Bénin. Au cœur de la discorde entre les deux États, la question a rejailli sur le fonctionnement du pipeline reliant Agadem au Port de Sèmè, dont les vannes ont été fermées par le Niger depuis le 5 juin.
Par ailleurs, au cours de son discours délivré ce 11 juillet, Ibrahim Traoré a également abordé les difficultés de son pays à s’équiper en armements dans la riposte antiterroriste. « Plusieurs puissances refusent de nous vendre certaines armes parce qu’elles détiennent la licence de certaines composantes », a-t-il déploré avant de réitérer les accusations de pillage contre les entreprises extractives opérant dans l’industrie minière au Faso. « Je le dis ici haut et fort et solennellement, ça va s’arrêter. Nous allons retirer les permis d’exploitation… ».
Au nom du souverainisme et de la diversification des partenaires du Burkina défendus depuis sa prise de pouvoir à la tête du MPSR2 en septembre 2022, il a poursuivi en annonçant des mesures drastiques en vue de la reprise par l’État du contrôle de ses ressources minières.
Teria News