Et si le Rassemblement national était le tremplin d’Emmanuel Macron vers un troisième mandat ? Avec le RN à Matignon, la stratégie du chaos politique offrirait au président français plusieurs options. Parmi elles : le référendum pour modifier la Constitution ou la démission pour se représenter en 2027.
Le président français ne s’en cache pas. À ses yeux, la limitation des mandats n’est qu’une « funeste connerie ». Devant l’impossibilité constitutionnelle de se représenter à l’issue de son second mandat qui arrive à échéance en 2027, la débâcle électorale de ses troupes le 9 juin passé aux élections européennes pourrait lui offrir une étroite fenêtre d’opportunité. Paradoxalement, la large victoire du Rassemblement national et la dynamique que le parti d’extrême droite pourrait reconduire le 30 juin prochain serait potentiellement la voie vers une troisième candidature. Toutefois, tel une ligne de crête, ce chemin comprend de nombreux risques, dont celui de tomber dans son propre piège.
La crise, une opportunité politique
Selon le média Blast, citant des sources anonymes concordantes, le Rassemblement national est, dans un plan conçu par un cercle restreint de conseillers, le marchepied vers un troisième mandat. La Constitution française interdit à un chef d’État de faire deux mandats consécutifs. Mais plusieurs scénarios pourraient tester les limites de la Loi fondamentale française.
Le premier est un changement de la Constitution à travers un référendum. Avec le RN et Jordan Bardella au pouvoir à Matignon, l’Elysée anticiperait le chaos. Soit parlementaire si le parti n’obtient qu’une majorité relative, soit dans les rues et sur les marchés financiers si la formation politique applique son programme jugé irréaliste par les experts de tout bord. Le retrait d’Emmanuel Macron, privé de son influence, si ce n’est peut-être en matière de politique étrangère, lui permettrait alors de renouveler son image auprès des Français au point d’apparaître à nouveau comme un homme providentiel, seul à même de mettre un terme au chaos et à normaliser la gouvernance du pays.
Un tel contexte serait alors propice à l’organisation d’un référendum à l’issue duquel les Français lui permettraient de modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat et porter un coup d’arrêt à l’expérience RN.
Le scénario de la démission
Selon un second scénario, Emmanuel Macron qui, lorsqu’interrogé à ce propos s’en défend expressément, pourrait démissionner juste avant l’élection de 2027 arguant du blocage financier, politique et institutionnel qu’a produit un gouvernement d’extrême droite. Selon la Constitution, il reviendra alors au président du Sénat, Gérard Larcher, d’assurer l’intérim le temps de la convocation du corps électoral. Emmanuel Macron pourrait alors se représenter car un autre président sera entré en fonction entre ses deux mandats. Encore faudrait-il toutefois qu’il ait le soutien du Conseil constitutionnel, chargé d’interpréter la Constitution face à un choc politique inédit.
Par ailleurs, le président français aurait récemment discuté avec ses proches de l’activation de l’article 16, dit celui des « pleins pouvoirs », a rapporté la radio Europe1. En cas de troubles post-législatives, Emmanuel Macron peut déclencher l’article 16 en vertu duquel il aura la possibilité de légiférer directement et gouverner par voie de décrets.
Teria News