La bibliothèque de Léopold Sédar Senghor appartient désormais à l’État sénégalais

L’État sénégalais acquiert la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor. Ce patrimoine était menacé de dispersion par une vente aux enchères en France. Un sursaut patriotique des nouvelles autorités sénégalaises alors que le dossier était délaissé par Macky Sall.   

Le plaidoyer d’un certain nombre d’acteurs de la scène culturelle sénégalaise et panafricaine a été entendu par les nouvelles autorités de Dakar. Leur émoi devant le risque qu’une vente aux enchères de la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor, issue de sa résidence de Normandie en France, faisait peser sur un patrimoine national n’avait recueilli que l’indifférence du régime précédent, peu sensible à la dimension symbolique d’un dossier qui entre dans le cadre de la prise de conscience par les acteurs politiques sur le continent de la nécessité pour l’Afrique de défendre son patrimoine culturel. Un éveil poussé par la société civile et dans lequel s’inscrit notamment le vaste dossier de la restitution des objets pillés pendant la colonisation, remis à l’agenda depuis 2017 par le processus de restitution de plusieurs trésors par l’État français au Bénin, au Sénégal et à la Côte d’Ivoire.

Sursaut patriotique du couple Diomaye-Sonko

« Il me semble que la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor pourrait être un trésor national vu le contenu de cette bibliothèque et pourrait être le levier d’une politique d’acquisition d’ouvrages par un grand État comme l’État sénégalais. Ce pays qui a organisé dans les années 60 le premier festival mondial des arts nègres s’honorerait, je crois, à donner une visibilité encore plus grande à celui qui en fut justement le moteur, à savoir Léopold Sédar Senghor. »

Romuald Fonkoua, rédacteur en chef de la revue Présence africaine sur TV5 Monde

Ce lot de 600 ouvrages, notamment en latin, pourrait servir de base à la constitution d’une bibliothèque nationale du Sénégal, selon Romuald Fonkoua, également professeur de Littératures francophones à la Sorbonne.

En octobre 2023, l’État sénégalais avait déjà acquis pour 240 000 euros, soit environ 157 millions 430 mille francs CFA, des objets de Léopold Sédar Senghor : des médailles, des décorations officielles ou encore des stylos plumes en or. À travers le volet culturel, souvent le parent pauvre des politiques publiques dans un certain nombre d’États africains, la défense du patrimoine national du Sénégal est un enjeu de souveraineté. Justement une priorité des nouvelles autorités sénégalaises, au cœur du cap donné par Bassirou Diomaye Faye à son mandat.

Teria News

Quitter la version mobile