« Un homme âgé avec une mauvaise mémoire ». Tout en lui épargnant des poursuites judiciaires, le rapport d’un procureur tacle Joe Biden sur son âge. Du pain béni pour Donald Trump, à 9 mois de l’élection présidentielle.
C’est un Joe Biden piqué à vif qui s’est présenté jeudi devant caméras et journalistes, convoqués à la Maison Blanche. Le rapport du procureur Robert Hur n’a pas été apprécié par le président américain. Si sur le fond, il accorde une victoire judiciaire à Joe Biden, sur la forme le document enfonce le candidat à sa propre succession. À neuf mois du scrutin présidentiel de novembre prochain, les mots du rapport viennent alimenter la défiance des Américains et les moqueries du camp républicain sur la vitalité de Joe Biden, âgé de 81 ans.
Alors que le procès en sénilité est l’obstacle le plus difficile que devra affronter l’équipe de campagne du président américain, ce document jette de l’huile sur le feu.
La riposte du camp Biden
« Je suis bien intentionné, je suis un homme âgé et je sais ce que je fais, bon sang. Je n’ai pas de problème de mémoire »
Joe Biden, président américain
Le président américain s’exprimait quelques heures après la publication, par un procureur spécial chargé d’enquêter sur sa gestion de documents confidentiels, d’un rapport l’exonérant de poursuites mais mettant en lumière les effets de son âge, en faisant la principale raison de lui épargner une mise en examen. Nommé en janvier 2023 par le ministre de la Justice Merrick Garland, le procureur spécial a conclu que Joe Biden avait « sciemment gardé et divulgué des documents classifiés après sa vice-présidence alors qu’il était un simple citoyen ». Ceci, tout en considérant qu’« une inculpation ne se justifierait pas », estimant notamment qu’un jury accorderait le bénéfice du doute à « un homme âgé sympathique, bien intentionné, avec une mauvaise mémoire » et en estimant même que celle-ci « avait empiré ».
Joe Biden « ne se souvenait plus quand il était vice-président » ni exactement de l’année du décès de son fils aîné Beau, a affirmé le procureur spécial Robert Hur. « Comment diable ose-t-il ? », a réagi Joe Biden, visiblement ému, à l’évocation de ces lignes.
Montée au créneau après son chef, la Maison Blanche dénonce des commentaires « gratuits » et « déplacés ». La vice-présidente Kamala Harris pour sa part, soulève des « motivations politiques ».
Une énième gaffe
Ironie du sort, lors de l’allocution où il défendait ses capacités cognitives, le président américain a commis un autre impair. En effet, interrogé sur le conflit à Gaza, il a évoqué des avancées diplomatiques obtenues par la médiation américaine sur l’aide humanitaire aux Gazaouis avec « le président du Mexique, Sissi », voulant mentionner le chef d’État égyptien.
Un simple lapsus ? Quoi qu’il en soit, cette séquence est d’autant plus dommageable qu’elle intervient après qu’il a confondu, ces derniers jours, le président français Emmanuel Macron et l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel avec des prédécesseurs décédés.
Du côté républicain, Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, a et jugé que ce rapport « profondément dérangeant » montrait que le président était « inapte » à exercer ses fonctions. En face de Joe Biden, Donald Trump, 77 ans, est le grand favori des primaires républicaines et avance vers son investiture que seule semble pouvoir arrêter une éventuelle inéligibilité, actuellement examinée par la Cour suprême.
Teria News