Sénégal : La Cour suprême confirme la condamnation d’Ousmane Sonko

La Cour suprême confirme la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation. Un mois avant l’élection présidentielle, la Cour compromet ainsi l’éligibilité de l’opposant après sa réintégration sur les listes électorales ordonnée mi-décembre 2023 par le Tribunal de grande instance de Dakar.

Depuis ses nombreuses condamnations, notamment pour corruption de la jeunesse et diffamation, le chaud le froid soufflent sur la candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle de février prochain. Alors que, le 14 décembre dernier, un juge du Tribunal de grande instance de Dakar avait ordonné sa la réintégration sur les listes électorales, confirmant par ailleurs la décision du Tribunal administratif de Ziguinchor rendue le 12 octobre 2023, la Cour suprême a, dans la nuit de jeudi à ce vendredi 5 janvier, confirmé la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation.

L’éligibilité d’Ousmane Sonko en question

« Cette affaire est une opération de liquidation politique d’un adversaire, avec un chronogramme où on compte les jours pour dire que telle personne ne participera pas à l’élection présidentielle. Monsieur le président, j’espère que cette commande politique ne passera pas devant vous. »

Me Massokhna Kane en clôturant la plaidoirie des avocats d’Ousmane Sonko

« On a confirmé la peine et les dommages et intérêts. Ousmane Sonko a perdu sur toute la ligne. Il est maintenant totalement interdit de participer à une élection », a réagi l’avocat de l’État, El Hadji Diouf, après la décision. Toutefois, la question de l’éligibilité de l’opposant doit être prochainement tranchée par le Conseil constitutionnel alors qu’Ousmane Sonko a été investi dimanche par sa coalition pour la présidentielle dans un lieu privé, à huis clos, malgré l’interdiction par les autorités sénégalaises du meeting public, initialement prévu à cet effet, samedi.

Malgré un nouveau refus de la Direction générale des élections (DGE) de délivrer au mandataire d’Ousmane Sonko les fiches de parrainages, l’opposant a fait déposer son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. La commission de contrôle des parrainages de la juridiction devrait examiner le dossier ce vendredi.

L’ancien leader du Pastef, parti entre-temps dissout par les autorités nationales, est le champion incontesté de la jeunesse sénégalaise qui n’a eu cesse de lui manifester son engouement depuis son score à la présidentielle de 2019. Arrivé troisième derrière Macky Sall et Idrissa Seck, Ousmane Sonko est depuis devenu le premier opposant au président sénégalais et a contribué à structurer une opposition sénégalaise sans leader véritable, en particulier depuis le ralliement, depuis révolu, d’Idrissa Seck au camp présidentiel. Sa non-participation au scrutin du 25 février prochain briserait les rêves d’une jeunesse panafricaniste, en quête d’émancipation et de leadership. 

Teria News

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