À l’initiative de l’Afrique du Sud, l’Afrique propose son plan de paix pour la résolution du conflit russo-ukrainien. Les États-Unis pour leur part, conditionnent leur soutien à l’initiative africaine, à l’approbation de ses grandes lignes par Kiev.
Conduit par Prétoria, un groupe de six pays Africains (Zambie, Sénégal, Congo-Brazzaville, Ouganda, Égypte et Afrique du Sud) ont annoncé l’élaboration d’un plan de paix en faveur de la résolution du conflit russo-ukrainien. Ses conséquences, principalement économiques avec la pandémie inflationniste qui frappe les produits de première nécessité, mais aussi géopolitiques avec la quête par les protagonistes du conflit d’alliés et/ou de vassaux tout azimut en usant de la carotte des aides budgétaires comme du bâton des sanctions, placent l’Afrique au cœur de la guerre existentielle que se livrent Occident et Russie, ralliée par l’Orient et une partie du Sud global.
Il y va donc de la défense de ses intérêts de mettre sur la table son plan de paix. De plus, alors qu’elle est destinée à abriter un quart de l’humanité à l’horizon 2050 et qu’elle demeure le principal pourvoyeur de matières premières au reste du monde, l’Afrique revendique une voix sur les grandes questions globales.
Porter la voix de l’Afrique sur la scène internationale
« Nos discussions portent principalement sur les efforts pour trouver une solution pacifique au conflit dévastateur en Ukraine, son coût en vies humaines et son impact sur le continent africain »
Cyril Ramaphosa, président Sud-africain
Mardi 16 mai, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine ont donné leur accord pour accueillir une délégation menée par les chefs d’État de la Zambie, du Sénégal, du Congo-Brazzaville, de l’Ouganda, de l’Égypte, et de l’Afrique du Sud.
« Nous soutiendrons toute proposition de paix d’un tiers tant qu’elle peut être considérée comme crédible, exécutoire et durable. Et pour que ces trois choses soient le cas, cela doit être soutenu par le Président Zelensky et le peuple ukrainien », a indiqué mardi à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby. La raideur avec laquelle Washington accueille l’initiative africaine pourrait s’expliquer par le récent coup de froid entre l’Afrique du Sud et les États-Unis provoqué par les accusations infondées, et depuis retirées, de l’ambassadeur américain à Prétoria, affirmant que l’Afrique du Sud avait livré des armes à la Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’annonce de l’initiative de paix africaine a également été accélérée par l’agacement du président Cyril Ramaphosa qui a dénoncé les pressions exercées sur son pays pour le contraindre à sortir de sa position de neutralité.
Teria News