Soudan : libération de caciques du régime d’Omar el-Béchir

Omar el-Béchir libéré ? Plusieurs détenus ont quitté la prison de Kober, au nord de Khartoum. Des informations non confirmées font également état de la libération de caciques de l’ancien régime, dont le dirigeant déchu, sur fond de guerre communicationnelle entre l’armée et les FSR.

Dans le chaos des affrontements qui font toujours rage entre l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, alias « Hemedti », plusieurs prisonniers détenus au centre de rétention de Kober, situé au nord de la capitale, ont été libérés. Or, la prison abrite notamment des détenus de haut profil : cadres du régime déchu et l’ancien dirigeant Omar el-Béchir lui-même. Si certaines rumeurs affirment la libération de ces figures de l’ancien régime, rien pour le moment ne permet de le confirmer.  

Guerre communicationnelle entre l’armée et les FSR

Captive d’une guerre intestine à l’instar de la population civile, la vérité est malmenée par les deux camps qui se livrent à un véritable affrontement sur le terrain de la communication. Les Forces de soutien rapide (FSR) du général « Hemedti » ont dénoncé « l’évacuation de tous les prisonniers de la prison de Kober », ce qui inclut Omar el-Béchir et l’architecture de son régime défunt. Des accusations qui nourrissent le narratif selon lequel le chef des FSR, Mohamed Hamdane Daglo, se placerait du côté du peuple et aurait, à ce titre et en son nom, engagé un rapport de force violent avec l’armée régulière pour lui arracher un pouvoir politique, confisqué depuis les débuts de la Transition en 2019.   

« Il était clair dès le début de la guerre, et des développements qui l’ont précédée, que les putschistes et les extrémistes veulent faire reculer la roue du temps en restaurant l’ancien régime […] Les Forces de soutien rapidecondamnent la décision des putschistes de procéder à l’évacuation forcée de tous les détenus de la prison de Kober, ce qui inclut tous les dirigeants de l’ancien régime […] les dirigeants des forces putschistes [en référence à l’armée régulière, ndlr] entièrement responsables de saper la révolution populaire pour laquelle des jeunes hommes et des jeunes femmes se sont sacrifiés »

Communiqué des FSR

Plus d’une semaine après le déclenchement des affrontements, les violences ont fait à ce jour 400 morts et 3700 blessés selon l’OMS. Une grande partie des citoyens et diplomates occidentaux sont en cours d’évacuation. Également menacés par les feux croisés des deux généraux, plusieurs ressortissants Africains, dont des étudiants, attendent quant à eux, le secours de leurs représentations diplomatiques.

Teria News

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