Le Burkina Faso décrète la « mobilisation générale »

Face à la récurrence des attaques terroristes, le Burkina Faso décrète la « mobilisation générale ». Il s’agit pour le gouvernement de « donner à l’État tous les moyens nécessaires » pour contrer la menace djihadiste dont des mesures d’exception.  

Pour faire face à l’urgence sécuritaire, l’exécutif burkinabè a, par décret actant la « mobilisation générale » et la « mise en garde », activé un levier juridique destiné à permettre aux autorités de prendre des mesures d’exception. « Face à la situation sécuritaire à laquelle fait face le Burkina Faso, le salut de la Nation repose sur un sursaut national de l’ensemble des filles et des fils en vue de trouver une solution », a expliqué le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly.

Un régime constitutionnel d’exception

Le décret gouvernemental s’appuie sur une loi portant sur l’organisation de la défense nationale qui stipule qu’ « en cas de danger menaçant la sécurité et l’intégrité territoriale, la sécurité des institutions et celle des populations, le chef de l’État peut, outre l’état d’exception, décréter pour tout ou partie du territoire national: la mise en garde, l’état d’urgence, la mobilisation générale ».  

Concrètement, le gouvernement se voit désormais en mesure de « requérir les personnes, les biens et les services, le droit de soumettre à contrôle et à répartition les ressources au ravitaillement » et « le droit d’appel à l’emploi de défense, à titre individuel ou collectif », indique le compte-rendu du conseil des ministres, publié jeudi soir.

Mardi 11 avril déjà, le ministère de la Défense avait lancé une opération baptisée « greniers vides » appelant tous les militaires du pays, actifs ou retraités, à donner leurs uniformes pour les soldats déployés sur le front de la riposte antiterroriste.

Confronté à des attaques djihadistes croissantes et de plus en plus meurtrières depuis 2015, le Burkina Faso, victime d’un effet de contagion à partir du Mali, est devenu l’épicentre du terrorisme sahélien, selon de nombreux rapports dont l’ « Indice mondial du terrorisme 2023 ». Depuis sept ans, les violences ont fait plus de 10 000 morts, civils comme militaires, et deux millions de déplacés. Au cœur de la nouvelle stratégie du Faso, les 50 000 volontaires pour la défense de la patrie enrôlés ont été déployés sur le terrain aux côtés de l’armée régulière.

Teria News

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