Bola Tinubu devient le nouveau visage du Nigeria

C’est officiel, Bola Tinubu succède à Muhammadu Buhari à la tête du Nigeria. Or, à 70 ans, le nouveau président nigérian incarne l’ancien système dans lequel la jeunesse, majoritaire, ne se reconnait plus. Il lui revient, pour les 4 prochaines années, de guider une nation dont le potentiel reste encore à convertir.

Après une longue attente, jugée interminable par l’opposition, la Commission électorale nationale indépendante (INEC) a rendu un verdict attendu par 94 millions d’électeurs et plus de 213 millions d’habitants. Ayant réussi à réunir 25% des voix dans au moins deux tiers des 36 États de la fédération ainsi que le territoire de la capitale Abuja, Bola Tinubu est déclaré vainqueur d’un scrutin historiquement indécis.

Des résultats rejetés par la classe politique

Le candidat du parti au pouvoir, l’APC, qui faisait principalement face à Atiku Abubakar, candidat à la magistrature suprême pour la 6e fois pour le compte du PDP, a été malmené par la montée en puissance d’une troisième force politique : le parti Travailliste de Peter Obi, parvenu sinon à arracher le pouvoir des mains de l’APC, du moins à casser la dynamique bipartisane ayant prévalu depuis le retour de la démocratie en 1999. Ainsi, avec 8,8 millions de voix, Bola Ahmed Tinubu devance Atiku Abubakar (6,9 millions de voix) et Peter Obi (6,1 millions de voix).

D’ores et déjà, l’opposition exige l’annulation du scrutin. Elle reproche principalement à l’INEC des retards dans le décompte des voix et d’importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats, autant de dysfonctionnement de nature à entacher la crédibilité des résultats. Dénonçant de plus des fraudes « massives » dès mardi, l’opposition rejetait le travail de l’INEC. La commission elle, a de son côté balayé des accusations « infondées et irresponsables », ajoutant que les candidats étaient « libres de s’adresser aux tribunaux » s’ils s’estimaient lésés.

Le Nigeria, un potentiel qui reste à convertir

Pour les 4 prochaines années, Bola Tinubu succède à Muhammadu Buhari (80 ans) qui cède le pouvoir après deux mandats, conformément à la Constitution. Ancien gouverneur de Lagos, son empreinte sur la vie politique nigériane lui vaut d’être surnommé « le parrain ».

À la pointe du boom démographique attendu en Afrique d’ici 2050, le Nigeria devrait, d’ici le milieu du siècle, devenir le troisième pays le plus peuplé au monde. Une puissance démographique à la mesure des défis de gouvernance posés à sa classe politique. À lui la lourde tache de redresser une économie en berne, lutter contre la violence semée par les bandes criminelles sur toute l’étendue du territoire, réduire les disparités sociales ainsi que l’absence de redistribution et de politiques publiques qui entretiennent cette insécurité rampante.

Teria News

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