Les partisans de Bolsonaro attaquent les symboles de la démocratie brésilienne

Insurrection populaire au Brésil. Les partisans de l’ancien président Jaïr Bolsonaro envahissent le Palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême. Les bolsonaristes défendent la victoire de Jaïr Bolsonaro sur Lula, investit il y a une semaine.

C’est un scénario à l’américaine. Les scènes de chao nous parvenant de Brasilia rappellent les images du 6 janvier 2021 où Donald Trump, alors défait par Joe Biden, avait galvanisé ses partisans qui ont, dans la foulée, envahi le Capitole afin d’empêcher la certification de la victoire du candidat démocrate. Si les évènements de ce dimanche étaient redoutés par les observateurs, l’investiture de Lula le 1er janvier et l’absence de Jaïr Bolsonaro, actuellement en Floride, laissaient croire en un apaisement du climat politique.  

Déni de démocratie

Ici, ce n’est pas un haut lieu de la démocratie brésilienne, mais trois qui, quasi simultanément, ont été pris d’assaut par les bolsonaristes. Avec l’invasion du Palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême, les partisans de l’ancien président tentent un putsch populaire. Ils rejettent les résultats du second tour d’octobre 2022 à l’issue desquels Lula s’était imposé d’une courte tête face à son adversaire. Dès la proclamation des résultats, les soutiens de ce dernier ont posé des barricades et bloqué des axes routiers pour dénoncer des fraudes et la victoire spoliée à l’ex-président. Aujourd’hui, ils appellent l’armée à intervenir pour empêcher Lula de mener son troisième mandat.

« Cette tentative absurde d’imposer une volonté par la force ne va pas prévaloir. Le gouvernement du District fédéral (de Brasilia) va envoyer des renforts et les forces dont nous disposons sont en train d’agir »

Flavio Dino, ministre de la Justice et de la Sécurité publique (sur Twitter)

De Sao Polo, le président Lula dénonce une « invasion fasciste ». Les évènements de ce dimanche réveillent en effet le spectre de la dictature (1964-1985) au Brésil. « Nous allons tous les retrouver. Ils seront tous punis », a ajouté le chef d’État brésilien.

La coordination des attaques révèle de sérieuses failles sécuritaires et laissent penser à des complicités en hauts lieux. Par ailleurs, la déstabilisation des institutions brésiliennes par les partisans du président sortant peut être lue comme l’héritage politique de Donald Trump et rappelle la portée des précédents permis par l’hégémon. Alors que la Chambre des représentants, à majorité républicaine depuis novembre 2022, vient d’être installée, l’optique d’une mise en accusation de Donald Trump pour sa responsabilité dans l’attaque du Capitole s’éloigne. Ainsi, le retour des républicains à la chambre basse du Congrès pourrait, en l’espèce par la diffusion d’un sentiment d’impunité, aggraver la perception nationale et internationale de l’invasion du 6 janvier et avoir pour conséquences d’encourager la violence politique et la défiance envers les institutions à l’échelle globale.

Teria News

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