L’ambassadeur de France au Burkina Faso n’est plus le bienvenu à Ouagadougou. La diplomatie burkinabè réclame à la France le rappel de son ambassadeur.
Le capitaine Ibrahim Traoré sur les pas d’Assimi Goïta ? S’il a, à de nombreuses reprises marqué son affinité idéologique avec son homologue malien, le président burkinabè de Transition s’est souvent montré plus modéré que son voisin, en particulier dans ses rapports avec la France. Du moins jusqu’à récemment. Fin décembre en effet, la ministre burkinabé des Affaires étrangères Olivia Rouamba a, via un courrier officiel adressé au Quai d’Orsay fin décembre, demandé à « changer d’interlocuteur ». Représentant de la France au Faso, Luc Hallade avait, à travers des déclarations passées jugées condescendantes et incendiaires, particulièrement irrité l’opinion burkinabè dont une partie réclamait son expulsion.
Sans aller jusqu’à déclarer l’ambassadeur de France au Burkina Faso persona non grata, l’exécutif burkinabè adopte une diplomatie ferme et décomplexée vis-à-vis de ses partenaires. La retenue observée à l’égard de Luc Hallade montre toutefois une volonté de ne pas ouvrir plusieurs fronts et d’éviter, autant que possible, le registre confrontationnel.
Rappelons que dans un communiqué publié le 23 décembre 2022, Ouagadougou avait expulsé la représentante du système des Nations unies au Burkina Faso, en poste depuis août 2021. La diplomatie burkinabè avait, par la suite, justifié sa décision par celle de Barbara Manzi de retirer « unilatéralement » le personnel non essentiel de l’ONU à Ouagadougou. « C’est jeter le discrédit, ternir l’image du pays et décourager les potentiels investisseurs. C’est inconcevable et nous devons prendre nos responsabilités », avait expliqué Olivia Rouamba avant de questionner la nature jugée douteuse des rapports assumés de la représentante onusienne avec les chefs terroristes opérant sur le territoire burkinabè.
Teria News