Le Burkina Faso souhaite que la Russie « soit un allié dans la lutte contre le terrorisme », déclare le Premier ministre Apollinaire de Tambela. Dans un entretien accordé à la chaine RT, le chef du gouvernement burkinabè ajoute vouloir diversifier les partenariats dans tous les domaines pour « ne pas être lié seulement aux Occidentaux ».
Dans une interview accordée à la chaine d’information russe RT, Apollinaire de Tambela livre sa vision des futures relations entre son pays et la Russie. Sachant le régime qu’il incarne, aux côtés du président de Transition Ibrahim Traoré, particulièrement observé par les partenaires sécuritaires traditionnels du Faso après l’avènement du MPSR 2 et dans le contexte de la rivalité accrue entre la Russie et l’Occident, le Premier ministre burkinabè a situé l’orientation géopolitique des nouvelles autorités de Ouagadougou.
À mi-chemin entre l’Est et l’Ouest
« Nous souhaitons que la Russie soit un allié dans la lutte contre le terrorisme, comme tous nos partenaires. Nous savons que la Russie est une grande puissance et si la Russie veut, elle peut vraiment nous aider dans ce domaine »
Apollinaire de Tambela, Premier ministre burkinabè
Le Premier ministre burkinabè ne limite toutefois pas la coopération avec Moscou au seul domaine sécuritaire : « Nous avons discuté de la question. Mais au-delà du domaine sécuritaire, nous avons discuté d’autres domaines, car la question de la sécurité est conjoncturelle et nous espérons que d’ici quelque temps, nous allons régler ce problème. Mais au-delà de cela, il faut que nos relations se poursuivent car nous avons intérêt à gagner tous », a-t-il par ailleurs ajouté.
« Nous aimerions que les relations se renforcent davantage. Car la Russie est une grande nation », a poursuivi Apollinaire de Tambela, précisant souhaiter « avoir plus de produits russes » au Burkina Faso afin de « diversifier [les] partenariats et ne pas être lié seulement aux Occidentaux ».
Pas de mine d’or octroyée au groupe Wagner
La session, il y a quelques jours, de la mine de Ymiougou, dans le centre nord du pays, à l’entreprise russe d’extraction minière Nordgold avait fait couler beaucoup d’encre. Le contrat avait alimenté la thèse selon laquelle Ouagadougou s’octroyait ainsi et en toute discrétion, via un paiement en nature, les services de la société de sécurité privée russe Wagner. Or, active depuis plusieurs années au Burkina Faso, Nordgold dispose déjà de trois autres permis miniers dans le pays, a rappelé le ministre des Mines, Simon-Pierre Boussim lors d’une rencontre tenue mardi avec l’ « Initiative pour la transparence dans les industries extractives ».
L’organisation de la société civile invitait son gouvernement à répondre aux accusations lancées la semaine dernière par le président ghanéen. En marge du sommet États-Unis / Afrique, Nana Akufo-Addo affirmait en effet que le Burkina Faso avait signé un contrat avec Wagner à travers un « arrangement » impliquant la session de ladite mine. Après convocation de l’ambassadeur ghanéen à Ouagadougou et rappel de son représentant à Accra, le Burkina Faso et le Ghana ont toutefois, par la suite montré une volonté d’apaisement.
Teria News