40 terroristes tués au Burkina, Barkhane plaide sa cause au Bénin

Bientôt une base de Barkhane au Bénin? Les soldats de l’opération antiterroriste ont éliminé 40 des terroristes impliqués dans les attaques du Parc W au Bénin, annonce l’armée française. Un succès qui tombe à pic pour Barkhane, devenue indésirable au Mali.

Après les deux explosions de mardi 8 février au lourd bilan de 9 morts, dont un ressortissant français, suivies par celle du jeudi 10, ayant tué un ranger du Parc W, l’état-major de l’armée française a annoncé avoir tué 40 terroristes impliqués dans ces attaques, dans un communiqué publié samedi 12 février.

Le récit de l’armée française

L’opération Barkhane « alertée par ses partenaires béninois et burkinabè », « a engagé des capacités aériennes de renseignement pour localiser ce groupe armé », présumé responsable des récentes attaques au Bénin. S’ensuivirent jeudi 8 février, plusieurs frappes aériennes sur le territoire burkinabè où se sont repliés les terroristes.

« Dans la matinée du 10 février, après avoir localisé et identifié une première colonne de terroristes se déplaçant à moto, en accord et en coordination permanente avec les autorités burkinabè, une première frappe aérienne a été effectuée par un drone Reaper alors que la colonne venait de pénétrer sur le territoire burkinabè », et « une dizaine de terroristes ont été neutralisés », selon l’état-major français.

« L’engagement d’une patrouille de chasseurs Mirage 2000 a permis de procéder à trois nouvelles frappes visant des regroupements de terroristes à proximité du lieu de la première frappe », au cours desquelles « plus d’une trentaine de terroristes ont été neutralisés, un pick-up et plus d’une dizaine de motos ont été détruits », ajoute le communiqué, portant donc le bilan à 40 terroristes éliminés.

Un succès qui tombe à pic  

Alors que l’opération Barkhane, devenue indésirable au Mali et à l’efficacité de plus en plus questionnée après 9 ans de présence au Sahel, se cherche de nouvelles bases dans la sous-région Ouest-africaine, le succès enregistré cette semaine à la lisière entre le Bénin et le Burkina Faso, pourrait lui permettre de plaider sa cause aux autorités béninoises, voire à son opinion publique.

Pourtant, le récit de l’armée française soulève quelques questions. Sans se réfugier dans le déni, d’aucuns s’interrogent en quête de clarté. D’une part, les autorités béninoises avaient évoqué l’explosion de mines artisanales et non pas de combats impliquant des hommes armés, par conséquent, comment l’armée française a-t-elle pu savoir que le groupe « localisé » était directement à l’origine des attaques de mardi dans la partie béninoise du Parc W ? D’autant que personne ne sait à quel moment les mines ont été posées et que les incursions des groupes terroristes au Bénin à partir de la frontière burkinabè sont fréquentes. D’autre part, s’il faut s’entendre sur la nature criminelle et terroriste de ces groupes, en l’absence de revendication des mouvements djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI) qui sévissent dans la région, qu’est-ce qui aujourd’hui lie explicitement les individus tués à ces groupes djihadistes ?

Depuis décembre 2021, le Bénin s’est éveillé aux défis sécuritaires menaçant la paix qui fait sa réputation dans le monde. Face à l’inquiétude croissante, les autorités promettent des moyens supplémentaires mais ne se sont pas encore prononcées sur le recours à une force étrangère en appui à la lutte antiterroriste. Le sommet du 16 février prochain organisé à Paris entre dirigeants africains et européens devrait clarifier l’hypothèse d’une future implantation de Barkhane au Bénin.

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Teria News

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