En interne comme au niveau de la CEDEAO, la prorogation de la transition malienne de 5 ans fait des remous. Une dizaine d’organisations politiques dénonce le « prolongement de la transition pour une durée cumulée de six ans et six mois ». La CEDEAO annonce la tenue d’un sommet extraordinaire le 9 janvier.
S’appuyant sur les conclusions des « Assises nationales de la refondation » qui recommandaient un prolongement de la durée de transition de six mois à cinq ans, Bamako a transmis un nouveau chronogramme à la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avant que ne sonnent les douze coups de 2022.
Entre six mois et cinq ans, autant dire que les forces vives de la nation malienne invitées aux « Assises nationales de la refondation » n’ont pas réellement voulu trancher sur la durée de transition. Résultat, les autorités maliennes ont choisi la borne supérieure de la fourchette extraordinairement lâche à eux offerte. Le chronogramme émis par Bamako fixe la tenue d’un referendum constitutionnel à janvier 2024, d’élections législatives et sénatoriales en novembre 2025 et de l’élection présidentielle en décembre 2026 au plus tard. Une éternité qui sonne soit comme une provocation, soit comme une façon de se ménager une marge dans les négociations avec la CEDEAO. « Ce qui a été retenu, c’est une durée de cinq ans. C’est la question qui a été présentée. […] Mais il s’agit d’indiquer que cette période, c’est le maximum. », a tenté de rassurer le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
L’organisation a répondu en programmant un nouveau sommet extraordinaire sur le Mali pour le dimanche 9 janvier prochain. Alors que l’institution s’arc-boutait sur une transition de 6 mois, son étirement à cinq ans déclenchera-t-il des sanctions économiques ? Jusqu’ici limitées aux dirigeants de la transition (hormis le président Assimi Goïta et son ministre des Affaires étrangères), elles pourraient cette fois frapper le peuple malien. En attendant, Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO, est attendu ce mercredi à Bamako.
Par ailleurs, dans un communiqué publié ce dimanche, une dizaine d’organisations politiques a dénoncé le chronogramme de Bamako. Elles s’insurgent contre le « prolongement de la transition pour une durée cumulée de six ans et six mois », soit « une tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse » qui viole la Charte de la transition.
Teria News