Chronique

Chronique: retour sur l’histoire du Libéria

En 1822, 12 000 esclaves affranchis retournent sur le continent. Esclavage, ségrégation, ils reproduisent au Libéria les traumatismes dont ils ont été victimes, empruntant à leurs anciens maîtres jusqu’au drapeau Américain. Qu’est-ce que l’histoire de la plus vieille République d’Afrique nous enseigne ? Comment briser le cycle de la domination ?

L’Afrique et les afro-descendants à travers le monde sont victimes de la violence culturelle découlant de plusieurs siècles d’esclavage et de colonisation les ayant psychologiquement conditionnés à se sentir inférieurs d’une part et valorisés sous le prisme de la culture propre à leurs bourreaux. Tant le préjudice fut traumatisant.

Quelle démarche pour affranchir définitivement la race noire de la domination ?

Qu’il nous souvienne l’histoire du Libéria marquée en 1822 par le retour de 12 mille noirs affranchis de l’esclavage nord américain, pour ensuite soumettre les indigènes, tout en les snobant et dominant, réeditant les maltraitances dont ils ont préalablement été victimes. Devenus bourreaux au même titre que leurs anciens maîtres, ils se sont rapprochés de ces derniers, bafouant la dignité de leurs semblables noirs jugés primitifs, allant jusqu’à leur dénier la citoyenneté libérienne et les réduire en esclavage pour les besoins d’industries occidentales.

Les Américano-libériens comme on les appelait, après avoir déclaré leur indépendance vis-à-vis des États-Unis en 1847, ont installé un système de ségrégation dont ils étaient au sommet, promouvant la culture occidentale, élevant au rang de langue nationale l’anglais jugé supérieur aux langues Kpelle et Bassa des Natifs et conservant avec « dignité » leurs identités héritées de tortures au sein des plantations.

Ce qui devrait être une réunion de peuples séparés fut une affreuse expérience fratricide.

La même expérience se répète indéfiniment entre les élites africaines après les indépendances, portant le flambeau néo-colonial, et leurs peuples. L’ex colon continue toujours à exploiter les ressources grâce à des accords désavantageux gangrènés par la corruption pendant que les peuples demeurent dans le dénuement et livrés à leur sort.

La race noire est plus que jamais dans l’urgence d’une thérapie psychologique, d’un exorcisme afin de se réapproprier sa véritable identité. À travers le travail de certains médias décomplexés en ligne, la cure est inexorablement amorcée.

L’Eveilleur de Conscience Panafricaine

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