« Si le G20 était une répétition en costumes pour la COP26, alors les leaders mondiaux ont raté leur réplique ». Le pessimisme de la directrice exécutive de Greenpeace reflète la consternation des observateurs devant l’attentisme des dirigeants du G20 face à l’urgence climatique. Et si la COP26 était le dernier virage climatique global ?
La clôture du G20 sur un accord minimaliste en matière d’action climatique n’augure pas du meilleur pour la COP26 qui s’ouvre ce dimanche à Glasgow. « Tout ce que nous avons vu, c’était des demi-mesures plus que des actions concrètes », a estimé Friederike Röder, vice-présidente de l’ONG Global Citizen. Et pour cause, les dirigeants des 20 premières économies de la planète, à elles seules responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, n’ont fait que réaffirmer l’objectif de l’Accord de Paris, à savoir « maintenir l’augmentation moyenne des températures bien en-dessous de 2 degrés et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels », selon le communiqué final du G20. Sans neutralité carbone d’ici 2050, le réchauffement climatique devrait atteindre 2.7 degrés d’ici la fin du siècle, loin des 1.5 convenus. La Russie et la Chine sont annoncés absents, l’Inde demeure réticente à abandonner le charbon.
Si elle emboite le pas à un G20 moribond, la 26e Conférence des Nations Unies sur le climat s’ouvre pourtant avec un rapport alarmant de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) selon lequel, le niveau de concentration en gaz à effet de serre le plus élevé a été atteint en 2020, les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées et la température des océans a dépassé un palier record.
Si les dirigeants mondiaux venaient à rater le virage de la COP26, les citoyens des 200 pays participants pourraient perdre foi en une volonté politique. À cet égard, les efforts historiques consentis par les États dans le cadre de la pandémie de Covid-19 fondent davantage le procès en apathie et en impéritie des chefs d’État et de gouvernement face à l’urgence climatique.
Six ans après l’Accord de Paris, la COP26 doit présenter le « Plan climat » de chaque pays, détaillant comment les États vont s’employer à réduire leurs émissions. Cette conférence est aussi l’occasion de faire un bilan sur le financement accordé aux pays du Sud (Afrique, Asie du Sud-Est, Pacifique). Des 100 milliards annuels dès 2020 promis il y a 12 ans à Copenhague, 20 milliards manquent encore à l’appel et ne devraient être complétés qu’en 2023.
L’Afrique et le réchauffement climatique
Loin d’une fiction ou d’une projection, le réchauffement climatique se fait déjà palpable en Afrique avec des sécheresses, inondations et une réduction du rendement des cultures.
« Le changement climatique a un impact croissant sur le continent africain, frappant plus durement les plus vulnérables et contribuant à l’insécurité alimentaire, au déplacement des populations et à la pression sur les ressources en eau. »
Organisation Météorologique Mondiale
« Les dernières prévisions décennales, couvrant la période de cinq ans allant de 2020 à 2024, montrent un réchauffement continu et une diminution pluviométrique, en particulier en Afrique du Nord et en Afrique australe, ainsi qu’une hausse des précipitations au Sahel. », alerte encore l’ONU. Madagascar est déjà au bord de la famine à cause du réchauffement climatique.
La question reste alors, la COP26 sera-t-elle une conférence de la « dernière chance » de plus ou sera-t-elle le point de départ d’une inversion de la tendance climatique globale, capable d’éviter un cataclysme à la fin du siècle ?
Teria News