La Françafrique se mobilise contre Wagner. « Les assaillants qui ont attaqué le Tchad en avril et causé la mort de l’ancien président [Idriss Deby] ont été formés, encadrés par la société privée de sécurité Wagner ». Les déclarations choc du chef de la diplomatie Tchadienne entretiennent la campagne de dénigrement contre Wagner en pleines tensions autour d’un probable partenariat entre Wagner et le Mali.
Le timing ne peut être anodin. 5 mois après la mort d’Idriss Déby, les nouvelles autorités Tchadiennes du Comité Militaire de Transition (CMT) rappellent que les rebelles accusés de la mort d’Idriss Déby ont été formés par les paramilitaires Russes de la société Wagner. Alors que le Mali subit des pressions de toutes parts pour dissuader ses autorités de conclure un accord sécuritaire avec Wagner, la sortie de Chérif Mahamat Zene, chef de la diplomatie Tchadienne, entretient la campagne de dénigrement entamée contre le groupe. Perçu comme l’ombre du Kremlin et le pilier de ses ambitions en Afrique, la société Wagner est devenue la cible privilégiée de la France et plus récemment de l’Union européenne, dont elle menace les sphères d’influence.
Paris, Berlin, Bruxelles, puis au niveau régional, Niamey, et maintenant N’Djamena. Les menaces et ultimatums se sont ainsi multipliés contre Bamako depuis que ses pourparlers avec Wagner ont été rendus publics. « Il semble que les autorités de transition discutent de la possibilité d’inviter le groupe Wagner à opérer dans le pays. Nous savons bien comment ce groupe se comporte dans différentes parties du monde, cela affecterait sérieusement la relation entre l’UE et le Mali. », avait prévenu le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, mardi 21 septembre.
Wagner accusé d’ingérence
« Le 30 mai, le Tchad a fait l’objet d’une attaque près de la frontière centrafricaine […] appuyée certainement des Russes »
Chérif Mahamat Zene
« Le 30 mai, le Tchad a fait l’objet d’une attaque près de la frontière centrafricaine […] appuyée certainement des Russes », a rappelé Chérif Mahamat Zene, en marge de la 76e Assemblée générale des Nations unies. « Nous avons toutes les preuves de la présence de ces Russes au côté des forces centrafricaines et cela nous préoccupe », a appuyé le ministre. Wagner a engagé son « personnel en Libye et en Centrafrique » et « il est évident qu’il y a des communications téléphoniques entre les deux entités. Ça, nous en avons des preuves, les deux communiquent, ça c’est sûr », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant ne pas avoir de preuves d’une pénétration des mercenaires Russes sur son territoire en avril dernier.
Par ailleurs, le ministre Tchadien a repris le discours alarmiste des renseignements Français en affirmant que la menace terroriste en Afrique « ne se limite pas au Sahel mais s’étend déjà vers la Côte d’Ivoire, le Bénin. Il n’est pas exclu qu’elle touche l’Afrique centrale ».
Teria News