Mali: La France suspend ses opérations militaires conjointes avec l’armée malienne

Ce jeudi 3 juin, le ministère français des Armées a annoncé que la France suspendait ses opérations militaires conjointes avec l’armée malienne. Un coup de bluff de l’Elysée?

Cette décision intervient quatre jours après la menace d’Emmanuel Macron de retirer la force Barkhane du Mali. Suite au second coup de force de l’armée et à la confirmation d’Assimi Goïta comme président de transition par la Cour constitutionnelle malienne, la France ne cessait de faire pression sur le colonel Goïta.

En effet, au lendemain du putsch du 24 mai, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, avait annoncé des sanctions contre Bamako de la part de la France comme des pays africains. Puis, à l’issue d’un sommet européen, le président français a, au nom de l’Union européenne, fait mention de sanctions contre le régime suite au « coup d’État dans le coup d’État ».

Si dimanche 30 mai à Accra, la Cédéao a suspendu le Mali de ses institutions, cela représente une sanction minimale face aux sanctions économiques que l’organisation aurait pu prendre. La Cédéao a ainsi refusé de s’aligner sur la ligne française et de céder à la pression de retrait agitée par Emmanuel Macron. Deux jours plus tard, mardi 1er juin, l’Union africaine lui a emboîté le pas. Ce, alors qu’elle n’a appliqué aucune sanction au Tchad après le coup d’État institutionnel de Mahamat Déby.

En suspendant ses opérations militaires conjointes avec l’armée malienne, la France tente un coup de bluff. Après maintes manœuvres politiques, au grand dam des opinions publiques françaises et maliennes, pour maintenir la présence militaire française au Mali, il s’agit de faire peur au nouveau régime de transition pour qu’il cède aux injonctions de l’Élysée.

Teria News

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