Niger: Mohammed Bazoum remporte le second tour de la présidentielle

Le candidat du parti au pouvoir et dauphin de Mahamadou Issoufou s’est imposé avec 55,75% des voix. Son adversaire, Mahamane Ousmane, a lui recueilli 44,25% des suffrages.

Ces résultats restent « provisoires » rappelle le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Issaka Souna.

Ce mardi, la Céni a tenu une cérémonie au Palais des congrès de Niamey pour publier les chiffres provisoires du second tour de la présidentielle.

Mohamed Bazoum, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) s’impose en récoltant 55,75% des voix. Son opposant, Mahamane Ousmane, candidat du parti du Renouveau démocratique et républicain (RDR Tchanji), arrive pour sa part second avec 44,25% des suffrages exprimés.

Mohamed Bazoum avait récolté 39,3 % des suffrages au premier tour du 27 décembre 2020, contre presque 17 % pour Mahamane Ousmane. L’ancien ministre de l’intérieur succédera à Mahamadou Issoufou. À l’heure des troisièmes mandats et des coups d’État constitutionnels dans la sous-région Ouest-Africaine, le président sortant est loué pour avoir remis en jeu son fauteuil présidentiel sans tripatouiller la Constitution limitant à deux le nombre de mandats.

Autre chiffre, indicateur de la santé de la démocratie nigérienne, le taux de participation s’établit à 62,91%. En recul donc par rapport aux 66,75% de 2016.

Rappelons que sept agents électoraux ont été tués dans l’explosion de leur véhicule le jour du scrutin et un président de bureau de vote a été assassiné par des « éléments de Boko Haram » dans la région de Diffa, près de la frontière Nigériane.

Le candidat de la continuité

Mohamed Bazoum promettait la « continuité » de l’action de Mahamadou Issoufou alors que nombre de Nigériens gardent de ce double mandat la mémoire d’accusations de corruption et d’un accroissement de la menace sécuritaire. Ainsi, dans la région de Tillabéri en proie à des attaques terroristes récurrentes, Mahamane Ousmane fait le double du score de son rival. Par ailleurs, les grands centres urbains, eux aussi, n’ont pas répondu à l’appel du PNDS. À Niamey, bastion de l’opposition, l’ancien ministre de l’intérieur a largement été devancé par Mahamane Ousmane.

Mais le PNDS a sillonné les campagnes du pays à bord d’une caravane rose, la couleur du parti. Un labeur qui s’est converti en voix dans les urnes.

Une victoire sans triomphe

En préparation du second tour, Mohamed Bazoum avait rallié les candidats arrivés en troisième et quatrième positions. Le candidat pensait ainsi creuser la distance. Comme pour le premier tour où il rêvait d’un K.O, ses résultats finaux sont bien en dessous de ses attentes. Son score le contraindra-t-il à tendre la main à l’opposition pour gouverner sereinement le pays?

Aussitôt proclamés, aussitôt contestés

Dès la publication des résultats mardi après-midi, le président de la coordination de la campagne de Mahamane Ousmane a fait une déclaration à Niamey, devant des journalistes et militants réunis au siège de campagne de la coalition Cap 20/21 et alliés : « Nous exigeons la suspension immédiate de la publication de ces résultats qui ne prennent aucunement en compte la volonté exprimée par le peuple », a déclaré Falké Bacharou.

« Je demande à tous les Nigériens de se mobiliser comme un seul homme pour faire échec à ce hold-up électoral » a-t-il appelé.

Les résultats publiés ce mardi resteront provisoires jusqu’à leur validation par la Cour constitutionnelle.

Teria News

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