Malgré le traumatisme et les 5 morts causées par l’invasion du Capitole le 6 janvier, provoquée par une allocution de l’ancien président américain, les démocrates auront du mal à rallier les 17 sénateurs républicains nécessaires pour voter l’impeachment.
Battu par Joe Biden et sorti de la Maison Blanche par la petite porte le 20 janvier dernier, Donald Trump n’en demeure pas moins influent, au grand désespoir des démocrates et de républicains discrets, qui dans leur majorité voudraient se débarrasser de l’ancien président, mais se voient contraints de lui conserver leur loyauté.
En effet, malgré l’apparente disgrâce de Donald Trump, banni par « Big high tech » des réseaux sociaux et revêtu de l’opprobre internationale, il reste extrêmement populaire au sein de l’électorat républicain, de telle sorte que peu de sénateurs osent le condamner ouvertement. Son soutien leur est indispensable pour conserver leurs sièges à la chambre haute du Congrès. À ce stade, voter l’impeachment revient à hypothéquer leurs carrières politiques quand plus de 90% des partisans de Donald Trump voteraient pour lui s’il venait à se représenter en 2024…Bien que les démocrates contrôlent aujourd’hui le Sénat, pour que Donald Trump soit jugé coupable il faudrait que 17 sénateurs républicains se rallient à eux, un scénario qui paraît peu probable.
Pour l’instant ils ne sont que 5. Par ailleurs, mercredi 3 février, les républicains de la Chambre des représentants ont montré la crainte que leur inspire la frange loyale à Donald Trump. Au cours d’une séance de crise, ils ont décidé de blanchir la controversée Marjorie Taylor Greene, une adepte des thèses conspirationnistes de QAnon, en refusant de la sanctionner pour ses propos violents. Ils ont préféré laisser à la Chambre, à majorité démocrate, la décision de l’exclure des deux commissions dans lesquelles elle siégeait. Seuls 11 républicains ont osé voter contre elle, les 199 autres l’ont soutenu.
Lundi, Donald Trump a demandé l’abandon de ce procès, le jugeant « anticonstitutionnel ». Avec cette procédure, les élus démocrates désirent éloigner l’ancien président américain de toute haute fonction publique et surtout de lui barrer la route vers une candidature en 2024.Malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés et par conséquent la légitimité d’une telle procédure, ce second procès ne fera probablement que phagocyter l’espace médiatique. Pire, au lieu de nuire à Donald Trump, il risque comme le précédent, de renforcer ses soutiens, de consolider autour de lui ses partisans et de crisper une fois de plus une opinion américaine profondément divisée.
De cette façon, c’est encore Donald Trump qui occupera l’attention des premières semaines du mandat de Joe Biden à travers un procès clivant, au moment où ce dernier a besoin de toutes les forces vives de la nation américaine pour unir à nouveau les États-Unis et conduire le pays hors de la crise sanitaire et économique de Covid-19. Paradoxalement, ce qui risque d’être retenu n’est pas la double procédure de destitution contre le 45e président des États-Unis mais le fait qu’il en ressorte deux fois blanchi. Une issue tout aussi historique.
Teria News