RDC: Discours sur l’état de la nation de Félix Tshisekedi

Devant les deux chambres réunies en congrès, le président congolais a présenté un bilan de l’action gouvernementale en demi teinte et consommé le divorce avec le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.

Selon le président congolais, les profondes divergences qui travaillaient l’alliance entre sa coalition, Cap pour le changement (CACH), et le FCC ont créé des impasses paralysant l’action gouvernementale. Le résultat est un début de quinquennat décevant. « Malgré les efforts que j’ai déployé, les sacrifices que j’ai consentis et les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner harmonieusement cette coalition. Cela n’a pas non plus empêché l’émergence de difficultés de tous ordres au sein de celle-ci, rendant aléatoire la concrétisation du changement tant réclamé par notre peuple », a reconnu Félix Tshisekedi.

Changement d’alliance après le constat d’échec

Pour rectifier la trajectoire, le président congolais a annoncé vouloir « procéder à la formation d’un gouvernement pour l’union sacrée de la nation qui travaillera en harmonie avec le chef de l’État ». Un tel gouvernement serait issu des conclusions des travaux d’un informateur, qui aura pour mission d’identifier une nouvelle coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, notamment après la destitution de Jeanine Mabunda.

Souvenons-nous que c’est à la faveur d’un deal conclu avec Joseph Kabila que Félix Tshisekedi a hérité en 2019 du fauteuil présidentiel, lequel revenait à son adversaire Martin Fayulu de la coalition Lamuka. Ce deal a installé Tshisekedi dans une position de président protocolaire dont il a fini par jeter le costume de cirque. Toutefois, le président coiffé par son prédécesseur a-t-il les moyens de le rester sans lui?

Ce sont ces considérations qui ont fait douter plus d’un lorsque Félix Tshisekedi a lancé sa série de consultations, alors vue comme le bluff d’une partie de poker menteur… D’autant que Félix Tshisekedi avait déjà, à maintes reprises, agité la menace d’une rupture avec le FCC, allant jusqu’à parler de dissolution de l’Assemblée nationale.

Pourtant, le président congolais est bel et bien allé jusqu’au bout de son jeu, dont l’issue demeure incertaine malgré les rapprochements de ses anciens alliés devenus ennemis, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi et Martin Fayulu. En effet, son désormais rival déclaré détient toujours les rennes de l’État profond, en particulier de l’appareil sécuritaire de la République démocratique du Congo.

Teria News

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