Nigéria : au moins 110 fermiers ont été tués samedi 28 novembre, dans le nord-est du Nigeria, près de Maiduguri dans l’État du Borno

Le massacre est intervenu en plein scrutin local, le premier dans la région depuis 2009.

Samedi d’élection, samedi sanglant au Nigeria, alors que les habitants de la région prenaient le chemin des urnes pour élire leurs représentants et conseillers locaux.

« Le 28 novembre, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe », a déclaré le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, Edward Kallon. « Au moins 110 civils ont été cruellement tués, et de nombreux autres blessés dans cette attaque », a-t-il ajouté.

« Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés », a déclaré samedi soir le Président nigérian Muhammadu Buhari qui « condamne le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes ».

Survenue dans une rizière localisée à une dizaine de kilomètres de Maiduguri, la tuerie a ainsi assombri le premier scrutin local organisé en 13 ans. Ce calendrier calculé évoque une attaque contre l’État, dont il s’agit de contester l’autorité, et rappelle plus largement la politisation des insurections des groupes extrémistes, loin des motivations strictement pieuses avancées par leurs membres.

À la crise sécuritaire, s’ajoute une humanitaire, conséquence directe le la menace terroriste qui pèse sur le nord-est du Nigeria depuis plus de dix ans. Celle-ci s’est encore accentuée ces derniers mois à cause des mauvaises récoltes et des restrictions de circulation imposées dans le contexte pandémie de Covid-19.

Devant son incapacité à apporter une assistance aux déplacés, réfugiés dans des camps à la périphérie de Maiduguri, et malgré les risques encourus, le Nigéria les encourage à retourner dans leurs villages et à reprendre la culture de leur champs.

Le nord-est du Nigeria est une région particulièrement meurtrie par des attaques terroristes qui ont fait 36 000 morts et deux millions de déplacés depuis 2019.

Teria News

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