BNP Paribas est accusée d’avoir violé les embargos onusien, américain et européen frappant le Soudan au début des années 2000.
L’ouverture de dossier est consécutive à une plainte déposée il y a un peu plus d’un an par deux ONG, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, la Ligue des droits de l’homme, et neuf activistes soudanais exilés.
Les plaignants affirment que BNP Paribas a permi à l’État soudanais de fonctionner, et surtout de financer ses forfaits entre 2002-2008. Une guerre civile faisait alors rage au Darfour où le régime de l’ancien Président Omar el-Béchir est accusé par l’ONU de génocide et de crimes contre l’humanité.
BNP Paribas, ligne de vie d’un régime asphyxié par les sanctions internationales
Les plaignants soutiennent qu’alors que Khartoum était visé par de sévères sanctions, BNP Paribas a fait écran entre le régime et les marchés de capitaux, facilitant l’octroi de crédits au Soudan.
La banque ce serait ainsi rendue complice de génocide, d’actes de torture, de crimes contre l’humanité et de blanchiment d’argent.
Cette action en justice fait suite à une condamnation historique de BNP Paribas aux États-Unis. En effet, en 2014, reconnue coupable par la justice américaine d’avoir violé les embargos contre le Soudan, Cuba et l’Iran, la banque a payé une amende record de 8,9 milliards de dollars.
La criminalité des cols blancs : 5 grandes banques dans le viseur pour des transactions suspectes
Le Consortium international des journalistes d’investigation a révélé qu’au moins 2 000 milliards de dollars de transactions suspectes ont été réalisées entre 2000 et 2017. Parmi elles, 514 milliards de dollars concernent la banque JP Morgan, et 1 300 milliards de dollars la Deutsche Bank. En plus de ces 2 institutions, les regards se tournent aussi vers HSBC, Standard Chartered Bank, et Bank of New York Mellon.
Deux de ces banques ont été épinglées par le passé pour activités illégales. HSBC, la plus grande banque d’Europe, a reconnu avoir blanchi au moins 881 millions de dollars pour le compte de cartels de la drogue en Amérique latine, crime pour lequel la banque a payé 1,9 milliards de dollars. La Standard Chartered pour sa part, a été contrainte de verser une amende de 227 millions de dollars aux autorités américaines en décembre 2012. La banque était dans le viseur des autorités de régulation de New York pour avoir « comploté avec le gouvernement iranien ». Elle aurait ainsi réalisé 250 milliards de dollars de transactions secrètes, gagnant ce faisant plusieurs « centaines de millions de dollars en frais ».
Pour le cas de BNP Paribas, il appartient à présent à la justice française de déterminer si la responsabilité pénale des dirigeants de la banque est engagée.
Teria News