Chronique

Chronique : l’Afrique atrophiée par les cartes du monde

Et si les cartes du globe telles que nous les connaissons, déformaient notre représentation du monde ? Et si cet outil scientifique était également géopolitique ? Bien plus vaste que dessinée, pourquoi l’Afrique est-elle atrophiée? Est-ce pour façonner les représentations pour flatter ses auteurs, majoritairement européens ?

L’Afrique cartographiée est le résultat de choix scientifiques et géopolitiques. Les différentes projections cartographiques du continent sont des représentations imagées qui influencent notre perception du monde et par conséquent, les rapports de puissance. La cartographie est ainsi une science profondément géopolitique, comme le reflètent les biais de la carte de Mercator, de loin la représentation du globe la plus diffusée et bien souvent la seule que nombre d’entre nous connaissons.

L’un des défis auxquels sont confrontés les cartographes est la projection d’une sphère sur une surface plane. Plusieurs dizaines de cartes existent aujourd’hui, toutes avec leurs avantages et leurs défauts. Mais la plus célèbre est celle de Mercator.

En 1569, Mercator, géographe Flamand, propose une première carte du monde. Facilitant le calcul de la position d’un point par rapport aux pôles et à l’équateur, cette carte a été reprise sur la majorité des planisphères. Toutefois, si la projection de Mercator rend fidèlement compte des angles et ainsi, facilite la navigation nautique, elle déforme les surfaces et les distances.

En 1967, sort la projection de Gall-Peters (dessinée par James Gall et Arno Peters). Bien qu’elle ne respecte pas les contours des continents, cette carte reflète leurs angles et surfaces. C’est une première représentation fidèle de la dimension réelle des continents et de l’Afrique. L’observer permet de commencer à visualiser ce qu’a démontré une nouvelle carte publiée par le Forum Économique Mondial. Selon le document, l’Afrique peut contenir l’Europe, l’Inde, la Chine et les États-Unis. Loin de ce que la projection de Mercator suggérait.

Mais pour la majorité, les conséquences sur les imaginaires sont irrémédiables. Soit, un conditionnement dont l’affranchissement est des plus pénibles, tant il est psychologuement ancré et transmis entre générations, renforçant des complexes.

Enfin, rappelons que le continent a été renommé « Afrique » en -149 av JC par les romains, en référence à Léo Africanus, explorateur européen. Avant la chute de l’empire de Carthage, il se nommait « Alkebulan » (mère de l’humanité).

L’Eveilleur de Conscience Panafricaine

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