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Signature d’un protocole d’accord entre la République démocratique du Congo (RDC) et General Electric mercredi 12 février

Le premier grand investissement privé américain de l’ère Tshisekedi marque un résultat tangible de sa diplomatie.

Le protocole d’accord a été signé par General Electric avec le ministère des Ressources hydrauliques et électricité, et le ministère de la Santé. Il s’inscrit dans le cadre du Partenariat privilégié pour la paix et la prospérité (PP4PP) lancé en avril 2019 entre la RDC et les États-Unis. D’un montant de plus d’un milliard de dollars, il s’agit de l’investissement privé américain le plus important en RDC. L’acte est le signe d’une diplomatie intense, à mettre à l’actif de la politique de Felix Tshisekedi.

Ce protocole d’accord pourrait vaincre la réticence d’autres investisseurs et ouvrir la voie à d’autres partenariats, les États-Unis concernant la RDC comme sur plusieurs dossiers n’ayant plus à prouver leur capacité à entraîner des nations dans leur sillage. Rappelons que Washington, une des premières chancellerie occidentale à avoir reconnu Felix Tshisekedi président en 2019, a participé à apaiser la polémique qui a entouré son accession au pouvoir.

Pieds et poings liés en interne, Felix Tshisekedi ne peut exister qu’à l’extérieur de la RDC. Depuis un an qu’il multiplie les déplacements, il s’est engagé à pacifier les relations de la RDC avec ses voisins, et au-delà du continent, à en promouvoir l’image écornée après 18 années de présidence Joseph Kabila. Felix Tshisekedi a réussi à estomper les circonstances de sa désignation à la tête de la RDC à la faveur d’un « deal » avec Joseph Kabila, qui n’aurait jamais accepté laisser le pouvoir à Martin Fayulu, pourtant, selon les résultats de l’Eglise catholique, le véritable vainqueur du scrutin du 30 décembre 2018, les deux hommes se vouant une inimitié féroce. Désigné par Joseph Kabila, Felix Tshisekedi est un président protocolaire, son prédécesseur tenant fermement les rennes de l’appareil d’État. En effet, sa coalition Front commun pour le Congo (FCC) a remporté la majorité des sièges lors des élections législatives et provinciales. De plus, formé après 7 interminables mois de tractations, les deux tiers du gouvernement pléthorique de 65 ministres et 110 conseillers lui sont acquis. Si Felix Tshisekedi n’était pas le choix du peuple, face à un Joseph Kabila fermement attaché pouvoir, il est devenu la seule solution du peuple congolais.

Felix Tshisekedi a ainsi célébré l’anniversaire de sa présidence fin janvier dernier avec un bilan interne mince. Ses premiers jours à la tête du pays avaient vu s’ouvrir un espace de liberté avec la libération de prisonniers, le retour d’exilés politiques dont Moïse Katumbi, ou encore l’autorisation de manifester sur tout le territoire. Mais les organisations de la société civile dénoncent de dangereux reculs en la matière. Une de ses priorité affichée fut l’éducation avec la mesure phare de la gratuité de l’enseignement primaire. Sous-financée, des dizaines de milliers d’enseignants n’ont pas été payés. La construction d’infrastructures, autre priorité de son mandat souffre aussi d’un manque criard de financement. À cela s’ajoutent notamment des problèmes de gouvernance économique, avec le taux de change des devises en augmentation, et le début d' »affaires », des marchés publics ayant été octroyés sans véritables appels d’offre.

Dans ce contexte interne, l’homme de la première transition pacifique de la RDC a investi le seul espace qui lui permet d’exercer une part de pouvoir, soit l’extérieur de son pays. Là, il est le seul président. Felix Tshisekedi, bien que critiqué par les congolais pour ses nombreux séjours à l’étranger fait plus que voyager. Il gouverne de l’extérieur en mobilisant des soutiens contre Joseph Kabila, en appuyant sur les leviers internationaux pour exercer une pression sur son encombrant partenaire. Incontestablement plus populaire, c’est de l’étranger que Felix Tshisekedi peut le mieux se dégager de l’étau du FCC et de son chef.

Teria News

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