Les circonstances de la mort de George Floyd émeuvent aussi au-delà des États-Unis. Ici en Afrique, elles produisent des réflexions sur le destin commun des Noirs africains et Afro-descendants.
Les images et vidéos affligeantes de l’officier blanc américain agenouillé sur le cou d’un noir jusqu’à son dernier souffle à travers la toile, m’attristent en tant que humain et Noir, aujourd’hui encore en 2020.
Les effusions d’émotions et de violences ayant suivi, manifestations de l’indignation suscitée par cet acte ignoble sont compréhensibles. Toutefois, elles ne peuvent constituer la solution au problème des humiliations de la race noire, qu’on soit Afro-américains, Africains ou encore de toute autre nationalité occidentale, cependant d’origine africaine.
Les meurtres et humiliations racistes envers les membres de la communauté noire sont légions aux États-Unis (pourtant proclamé pays de la liberté), et partout dans le monde occidental qui se dit pourtant promoteur des droits humains sans discriminations.
Cet état de choses doit plutôt amener les Noirs à réfléchir et à prendre conscience de la solidarité qui s’impose à nous.
Nul n’ignore que la solidarité juive a imposé le respect de cette communauté persécutée dans le monde. C’est au tour des Noirs d’en faire montre pour le salut de notre race. Le Président Nana Akufo-Addo du Ghana a signifié que le traitement vis-à-vis des Noirs partout dépend de l’image de l’Afrique à travers le monde. C’est un lien ombilical qui ne peut être rompu, et c’est au fond la base de l’idéologie du Panafricanisme, qui n’est pas que l’affaire des Africains mais l’unité de tous les Noirs et Afro-descendants au niveau planétaire. La condescendance entre Noirs selon qu’on vive en Afrique ou ailleurs est le talon d’Achille de notre race.
Je m’offusque contre l’homicide en live de Georges Floyd, mais aussi contre le désintérêt manifeste de l’Union africaine et des chefs d’États africains, qui n’ont encore publié aucun communiqué pour condamner ce traitement inhumain à l’égard d’un Afro-descendant, qu’il soit américain ou de toute autre nationalité non africaine.
Si nous ne nous acceptons pas entre nous, si nous ne nous respectons pas, aucune autre race ne nous acceptera ni nous respectera.
Gardons à l’esprit que la cause des Noirs que nous sommes reste et demeurera commune où qu’on se trouve.
Paix à l’âme de l’illustre disparu…
Adé Fidégnon, Président de la Fondation du Patrimoine Social